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Une progression du PIB de 3 % l’an prochain n’est plus à exclure.
Le débat sur le « coût de la vie » empêche la droite d’en tirer les bénéfices.

Certes, un débat national animé sur le coût de la vie, et en particulier sur le prix de l’électricité et du chauffage, empêche le chancelier de l’Échiquier britannique, George Osborne, d’en profiter pleinement politiquement. Mais les chiffres sont bien là :le tournant vers une accélération de la croissance britannique, que les économistes avaient pressenti en juin, s’est bien produit. L’économie du Royaume-Uni a crû de 0,8 % au troisième trimestre, c’est-à-dire à son rythme le plus élevé depuis 3 ans. Après une hausse de 0,4 % au premier et de 0,7 % au deuxième trimestre, le PIB a progressé plus en 9 mois que ne le prévoyait la Banque d’Angleterre sur toute l’année. Les prévisions officielles vont donc être revues en hausse et il n’est plus interdit de penser que la croissance annuelle approche les 3 % en 2014.
À titre de comparaison, Éric Heyer de l’OFCE attend une croissance de 1,3 % en France cette année-là.

Une marge de manœuvre

En dépit d’un excellent semestre depuis le printemps, l’économie britannique reste 2,5 % au-dessous de son pic d’avant la crise. De même, la productivité des salariés reste 3 % au-dessous de son niveau d’avant 2007 : c’est beaucoup si l’on considère que l’indicateur équivalent aux États-Unis et en France a progressé de respectivement 5,6 % et 0,2 %.
Théoriquement, cela devrait laisser un peu de marge de manœuvre à la Banque d’Angleterre pour qu’elle ne relève pas les taux avant 2016, comme elle l’avait laissé entendre. Mais la pression en faveur d’un tour de vis va s’accroître avec la reprise, notamment si les prix énergétiques grimpent et font pression sur l’inflation. Plus de création monétaire paraît en tout cas exclue, à moins que la politique de resserrement des conditions de crédit par la Fed ne perturbe les marchés, explique IHS Global Insight.
Toujours est-il que le rebond outre-Manche est désormais assez bien réparti sur toute l’économie, même s’il s’explique surtout par la bonne tenue des services, qui pèsent78 % du total. Le secteur a en effet crû de 0,7 % et est revenu à son niveau d’avant crise. La construction, qui reste 12 % au-dessous du pic, a rebondi de 2,5 % au troisième trimestre. Le secteur manufacturier a quant à lui gagné 0,9 %.

Ces chiffres étaient une bonne nouvelle pour les conservateurs avant les élections de 2015.

Cela dit, la gauche semble avoir trouvé un message efficace en expliquant que le Britannique moyen ne verrait pas la couleur de la reprise. Selon les commentateurs, George Osborne pourrait donc devoir annoncer des mesures pour abaisser le « coût de la vie » dans son discours d’automne de décembre. L’ancien Premier ministre tory John Major lui-même a en effet déploré que certains ménages doivent choisir cet hiver entre « manger ou se chauffer » (« eatorheat ») après la hausse des tarifs énergétiques.

Post Author: joseph

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